Page 8 - 2. La guerre civile
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10. Après avoir accepté la mission, Roscius se rend à Capoue avec
            L.  César,  et  là  il  trouve  les  consuls  et  Pompée.  Il  leur  rapporte  les
            demandes  de  César.  Ceux-ci,  après  en  avoir  délibéré,  le  renvoient
            avec une réponse par écrit, laquelle portait : "Que César retournerait
            en  Gaule,  sortirait  d'Ariminium,  licencierait  son  armée :  que,
            moyennant cela, Pompée irait en Espagne. En attendant, jusqu'à ce
            que César eût garanti l'exécution de ses promesses, les consuls et
            Pompée ne discontinueraient point les levées.

            11.  Il  était  injuste  de  demander  que  César  sortît  d'Ariminium  et
            retournât dans son gouvernement, tandis que Pompée retiendrait des
            provinces et des légions qui n'étaient pas à lui ; que César licenciât
            son armée pendant qu'on faisait des levées ; que Pompée promît de
            se rendre dans son gouvernement, et de ne pas fixer le délai dans
            lequel  il  partirait :  de  sorte  que  si,  à  la  fin  du  consulat  de  César,
            Pompée n'était pas parti, on ne pourrait l'accuser d'avoir faussé son
            serment. D'ailleurs, ne marquer aucun temps pour une entrevue, ne
            pas  s'engager  à  se  rapprocher  de  César,  c'était  ôter  tout  espoir
            d'accommodement.  En  conséquence,  César  fait  partir  M.  Antoine
            d'Ariminium,  et  l'envoie  à  Arrétium  avec  cinq  cohortes :  pour  lui,  il
            reste  à  Ariminium  avec  deux  légions,  et  y  ordonne  des  levées.  Il
            occupe  Pisaurum,  Fanum,  Ancône,  en  mettant  une  cohorte  dans
            chacune de ces places.

            12. Cependant, informé que le préteur Thermus tenait Iguvium avec
            cinq cohortes, et qu'il faisait fortifier cette ville, mais que les habitants
            lui  en  étaient  tout  dévoués,  César  y  envoya  Curion  avec  trois
            cohortes  qu'il  tira  de  Pisaurum  et  d'Ariminium.  Ayant  appris  leur
            arrivée, Thermus, se défiant des dispositions des citoyens, retire ses
            cohortes  et  s'enfuit :  ses  soldats  l'abandonnent  en  chemin  et
            retournent  chez  eux.  Curion  entre  dans  Iguvium  à  la  grande
            satisfaction des habitants. Après ce succès, plein de confiance dans
            les  sentiments  des  villes  municipales,  César  tire  des  garnisons  les
            cohortes de la treizième légion, et part pour Auximum où Attius s'était
            jeté avec quelques cohortes, et d'où il envoyait des sénateurs faire
            des levées dans tout le Picénum.

            13. À la nouvelle de l'arrivée de César, les décurions d'Auximum se
            rendent en grand nombre vers Attius Varus. Ils lui disent "qu'ils n'ont
            pas  à  juger  la  querelle  présente,  mais  que  ni  eux-mêmes,  ni  leurs
            concitoyens  ne  peuvent  souffrir  que  C.  César,  après  avoir  si  bien

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