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seulement il avait dans son cœur une pointe de méchanceté, il aurait
satisfait son désir charnel depuis longtemps.
Elle se promène dans l’atelier, sourit timidement, s’émerveille devant
tel tableau. La simplicité en premier lieu. Simple comme Alban, logique
comme son esprit de montagnard. Il pleut, il endosse son imper. Il neige,
il prend l’anorak. Le soleil darde, il revêt sa casquette. La nuit est
présente, il allume la lumière. Je t’aime, tu m’aimes, on vit ensemble.
Pauline aime Alban mais elle vit avec Robert. Logique ? La promesse
de vivre un conte de fées a-t-elle eu raison de son intelligence ?
- Pauline, réveille-toi. Tu souhaites mon aide, je t’écoute.
- Je voudrais te montrer quelque chose mais je n’ai pas les papiers sur
moi. Je te les faxerai demain matin.
- C’est en rapport avec ton travail ?
- Je ne peux pas te le dire.
- Tu ne peux pas me le dire et tu veux m’envoyer des fax. Que dois-je
en faire, les manger ?
- Alban !
- Pauline, je suis un con. J’aime les choses claires et je t’avoue être
paumé à cette seconde. Bien je n’insiste pas, j’attendrai demain pour les
fax, seulement les fax.
Son regard bleu gris brûle. L’intensité de son amour la transperce. Elle
frissonne.
- Pauline, pourquoi n’as-tu pas d’enfant ? Tu es stérile ?
- Pas que je sache, je ne crois pas.
- Je réitère ma question !
- Robert ne veut pas d’enfants.
- Pas d’enfants ! Toi, tu es tellement heureuse avec Jonathan et David,
tes petits cousins. Tu es faite pour l’amour, pour être mère, Pauline !
- Tu m’as vu jouer avec David et Jonathan ?
- Très souvent. Fernand possédait une parcelle de terre juste au-dessus
de la propriété de ton père, tu te souviens de cela au moins ? J’ai le
sentiment que tu as tiré un trait sur notre enfance. Bref, j’ai hérité de
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