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- Salut. Tu prends le frais ? Tu as trop chaud à l’atelier ? s’informe Paul.
- Salut, Paul.
- Pauline, s’écrie-t-il en la voyant descendre l’escalier de la maison du
grand-père d’Alban. Merveilleux, comment vas-tu ? À voir ton visage,
ma question est idiote. Quand vas-tu revenir vivre ici, chez toi ? Quand
vas-tu te décider à vivre ? Est-ce que ce grand couillon t’a dit qu’il
t’aimait ? Tu le savais, j’espère !
- Bonjour, Paul. Tu n’as pas perdu l’habitude de mettre toutes les
questions les unes à la suite des autres sans attendre la réponse à la
première demande, souligne Pauline.
- Je n’ai pas changé, je ne change pas. Par contre toi, je n’en dirais pas
autant. Je ne blague pas. Tu nous reviens quand ? Tu as vu Luce ? Tu
viens à l’anniversaire de David ? Tu…
- Paul, tais-toi.
- Elle a des problèmes, avoue Alban les larmes aux yeux. Elle a besoin
d’aide.
- Parfait, je suis là. Nous sommes tous avec toi. Nous habitons à deux
kilomètres l’un de l’autre. Pourquoi n’es-tu pas venue à la maison ?
Pourquoi ne pas appeler Évelyne ? Tu as peur !
- J’ai peur de tout.
- Splendide ! Je dois te laisser repartir à Lyon ? Reste ici, on s’en sortira
ensemble. Á deux, on est plus fort. Je t’aime Pauline.
- Merci, je dois rentrer. Mon cœur connaissait ton amour, il t’aime aussi,
Alban. Je n’ai pas voulu ouvrir les yeux. Je veux être ta femme, porter
tes enfants, dit-elle en l’embrassant amoureusement. Puis elle se tourne
vers son ami. Tu veux m’aider, j’ai besoin de force morale.
- Je suis là, appelle, siffle, j’accourre.
- Demain, peut-on se voir ? Tu déjeunes à la cafétéria du Centre ?
- Comme tous les jours, treize heures, cela te va ?
- Merci. Que de temps perdu ! Pardonnez-moi tous les deux.
- Tu as vu ta grand-mère ?
- Non !
- Elle est descendue à Oyonnax.
- À demain, je vais me battre. Promis, vous serez là. Je le savais.
Le moteur ronronne sans plus attendre. La voiture bleue abandonne la
tranquillité du village de moyenne montagne pour rejoindre la ville qui
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