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l’oppresse de plus en plus. Le silence s’installe quelques secondes entre
les deux amis d’enfance. Paul, le cousin de Pauline, est plus jeune
qu’eux de deux années. Trente-trois ans pour Paul et sa femme Évelyne,
trente-cinq ans pour Alban et Pauline.
- Je ne sais pas ce qui lui arrive Paul, j’ai peur. Je t’en prie, veille sur
elle, si tu le peux.
- Compte sur moi. Je t’appelle demain soir. Je ne risque rien.
- Pourquoi dis-tu cela ? Tu crois qu’il serait capable de lever la main sur
elle ?
- Je ne vis pas avec eux. Je ne connais rien de son comportement dans
le privé, elle ne nous fait pas de confidences à ce sujet. Évelyne a
beaucoup de mal à la joindre au téléphone, sauf au travail. De ce fait,
difficile d’évoquer le privé. La seule chose dont je suis certain, c’est
qu’il vit au crochet de Pauline. Tu es au courant de cela au moins ?
- Négatif. Apparemment, je ne sais rien de sa vie actuelle.
- J’aime bien Pauline, tu le sais. Elle se tait par honte, je suppose. Ne lui
en veut pas. Je m’occupe d’elle en ville, aime-la ici. Bien, je vais voir
mon père. Quel gâchis votre vie, franchement !
La poignée de main entre les deux amis valait tout l’or du monde.
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