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M. Ducou et M. Vansesdere sont les seuls à ne pas avoir d’ordinateur.
Leur travail consiste à superviser, à vérifier ce qui est fait par les
employés mais ils ont aussi d’autres tâches.

A un moment donné Sandra interpella Nino. Ce dernier était perdu dans
ses feuilles et formulaires. D’une voix surprise et grave elle parla :

- Le patron voudrait te voir.
- Ah, bon ! dit-il un peu étonné.

Sandra en le regardant fit une mimique qui signifiait qu’elle aussi était
surprise.

- Allons voir ce qu’il veut. Il se leva et alla se présenter devant M.
Vansedere.

Son bureau ressemblait à un champ de bataille encore fumant : des
classeurs ouverts à une extrémité de la table, d’autres, deux ou trois
empilés et fermés, des feuilles en éventail comme si on tenait en main
des cartes à jouer, le cendrier et la tasse de café devant lui, fumait,
l’horloge électrique dont le calendrier incorporé brillait avec ses chiffres
lumineux, les stylos comme des canons démontés gisaient près d’une
série de feuilles blanches attendant qu’on les utilise.

- M., vous m’avez demandé ! S’exclama Nino.
- Oui ! M. Traversa ; asseyez-vous, je dois vous parler murmura fort M.
Vansedere.

Le ton était devenu grave, ses yeux fuyaient contrairement à ceux de
Nino qui le fixait. Il y avait en ce moment comme une sorte de sentence,
comme si dans un tribunal le juge allait donner son verdict ou plutôt le
verdict. Nino voyait tous ses canons pointer sur lui. L’heure était
solennelle.

Ah quel champ de bataille se dessinait sur les visages...

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