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pas seul décideur, il est vrai que ce cas est particulier mais par sécurité,
            car on ne sait jamais, on a préféré ne pas leur octroyer le financement.
             - Bien ! J’ai les explications nécessaires. Mais dites-moi sont-ils avisés
            de votre décision ?
            - Oui, depuis hier.
            - D’accord, bonne journée M. Moustier.
            - Au revoir M. Traversa.

            Ce dossier allait être classé dans les archives. Le travail de Nino avait
            cette particularité : le matin il s’occupait de prêts personnels et de
            financements, des personnes venaient donc parfois le trouver afin
            d’obtenir du crédit. Son rôle était avec l’aide d’un formulaire de poser
            les questions aux clients. Le questionnaire terminé, le client signait. Lui,
            envoyait le courrier à la banque, il était en quelque sorte l’intermédiaire
            entre le client et la banque.

            Il ne faisait donc que transmettre et n’avait aucun pouvoir de décision.
            Quant à l’après-midi, il devait s’occuper de la comptabilité proprement
            dite ; classement des factures d’entrées et de sorties avec leurs
            imputations, encodage sur ordinateur, calcul de la taxe, établir le tableau
            des amortissements et encore d’autres choses. Son travail était varié.

            En somme cela lui convenait à part la fumée. De temps en temps il allait
            à la toilette, oh ! Pas tellement pour un soulagement vésical ou intestinal
            mais plutôt respiratoire. Pour cela il devait traverser toute la longueur
            du local, du fond d’où il était à l’autre extrémité ; au fur et à mesure
            qu’il remontait la pièce, la couleur de l’atmosphère passait presque du
            transparent au gris bleu et ce, en quelques mètres. Et quand le big boss
            était présent, au gris car son bureau se trouvait tout au fond en face de
            la porte de sortie pour aller au lieu d’aisance.

            Après le « grand bureau » on se retrouvait dans un hangar-débarras mal
            calfeutré pour ne pas dire pas du tout calfeutré : des ouvertures étaient
            visibles au bas du large volet métallique et sur les montants, qu’il fasse
            hiver ou été il y avait passage d’air.




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