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voilà : il m’a griffée.
- Peut-être qu’une pommade pourrait te soulager ?
- Oui, oui : c’est déjà fait
- Ben ! Tant mieux, bon boulot.
Isabelle est une de ces filles qui aime bien vivre. Le trajet de sa vie a été
très rectiligne, des études au travail. Nino se dirigea vers Robert qui était
plus jeune que lui. Son père, un ami de M. Vansedere lui avait trouvé
cette place.
- Salut l’ami, tu as de la besogne je vois !
- Hum ! Ce sont des factures d’entrées, aujourd’hui c’est de l’encodage
expliqua Robert avec calme en sortant une cigarette de son tiroir
métallique.
- Ah, tu ne vas quand même pas l’allumer ; tu es à peine installé sur ton
siège et... la parole lui fut coupée :
- mais non je la mets en bouche pour sucer cela te fera plaisir.
- Quand tu étais gosse, tu n’étais pas de ceux qui mettaient leur pouce ?
lui rétorqua-t-il, puis il fit demi tour et retourna à son bureau.
Robert était un garçon d’une bonne vingtaine d’années, cheveux blonds,
visage rarement rasé. Il avait abandonné ses études de droit pour suivre
la comptabilité. C’était un de ces garçons de la nouvelle vague où la
liberté prime avant tout ; une liberté de type individuel à caractère
égocentrique où on ne tient pas compte de l’autre. Si on devait écrire un
slogan on aurait pu écrire : « ni maître, ni Dieu » et on pourrait même
ajouter pour la finition «...ni personne ».
Tant que tout va bien dans la vie, ça va mais quand pour une seule fois
ça n’irait pas : bonjour les dégâts et des dégâts qui laissent des traces
profondes même si on ne les fait pas transparaître en public.
A peine le temps de s’approcher du bureau que la sonnerie du fax se mit
à retentir.
- Tiens ! Tiens ! On ne chôme pas ici lui dit avec un sourire aux lèvres
Sandra
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