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Dans un coin de cette surface, un abri en bloc de construction récente
avec une porte légèrement endommagée, là était le W.C, on pouvait à
peine se retourner, un miroir garnissait ce lieu qui n’était pas tellement
entretenu quoiqu’une fois par semaine une femme d’ouvrage venait
nettoyer le local et le water, elle aimait aussi bien bavarder quand le
patron était hors des murs.
Il y avait dans un autre coin un dépôt de seaux de peinture cela
n’appartenait pas à la société directement mais c’était chose inconnue
et anguille sous roche. A côté de ce dépôt un tas de décombre de toutes
sortes : boîtes, classeurs, cageots, intercalaires colorés et tout cela
recouvert d’une grosse couche de poussière.
Cet endroit lui permettait de s’oxygéner (surtout près du volet) et de
faire quelques mouvements de gymnastique afin de se dégourdir.
Le travail allait bon train quand sur les 10 h. M. Vansedere entra au
bureau, habillé de son loden gris, un cigare en bouche. Son visage était
tendu et reflétait la fatigue. Certes, ce genre d’homme mène une vie
d’enfer quasiment sept jours sur sept avant le travail comme après : des
coups de fil à donner, des rendez-vous à prendre, une vérification
d’impôt ou un bilan à terminer.
Aujourd’hui, 22 novembre, son cigare était allumé ; d’habitude, avant
d’entrer il était éteint, presque tout étant consumé. Son premier regard
se portait sur Nino. Il lui tendit la main une main molle, flasque, sans
conviction un peu comme s’il venait tout juste de se lever. Un voile de
fumée lui couvrait la face, ses yeux cherchant à mieux voir, voir à qui
parler, ses lèvres se mirent à remuer et une voix rauque se fit entendre :
- Bonjour M. Traversa.
Ce dernier quitta son fauteuil, se leva en lui tendant la main droite depuis
longtemps réveillée et le salua :
- M.Vansedere, bonjour. Comment allez-vous ?
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