Page 8 - Avant-postes de cavalerie légère
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que d’habituer généralement ce regard à bien voir, à bien juger, à ne
pas s’étonner et à saisir le plus promptement les moyens utiles en
toute circonstance.
Il faut naître cavalier léger. Aucun état n’exige autant de dispositions
naturelles, un génie de guerre inné, autant que celui d’officier de
troupes légères. Les qualités qui font l’homme supérieur :
l’intelligence, la volonté et la force, doivent se trouver réunies en lui.
Constamment livré à lui-même, exposé à des combats fréquents,
répondant, non seulement de la troupe qu’il commande mais encore
de celle qu’il protège et éclaire, l’emploi de ses facultés morales et
physiques est de tous les instants. Le métier qu’il fait est rude, mais
les occasions de s’y distinguer sont de tous les jours ; glorieuse
compensation qui paie d’autant plus richement ses peines, qu’elle le
fait plutôt connaître tout ce qu’il vaut.
Général de brigade Jean Nicolas Curély
Je vous ai souvent cité le général Curély, sous-lieutenant avec moi
en 1807, il était général, en 1813.
Mais en 1806, à 20 lieues en avant de notre armée et à la tête de 20
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hussards du 7 , il avait porté la terreur dans Liepsig, où se trouvaient
3 000 Prussiens.
En 1809, à 15 lieues en avant de la division dont il faisait partie, et à
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la tête de 100 chasseurs et hussards des 7 et 9 , il traversait
inaperçu l’armée austro-italienne, que son but était de reconnaître, et
pénétrait jusqu’au milieu de l’état-major de l’archiduc, général en
chef.
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