Page 6 - Avant-postes de cavalerie légère
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EXPOSITION
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Aux Officiers et Sous-Officiers du 8 de Chasseurs
DOLE, ce 5 mai 1831.
MES COMPAGNONS,
En rentrant au service après quinze ans d’absence, comparer ce qui
est avec mes souvenirs a été pour moi un travail curieux et
intéressant. J’ai reconnu en masse d’importantes améliorations ; mais
je l’avoue, je n’ai pas trouvé la cavalerie prête pour la guerre, et j’ai
remarqué, même avec tristesse, que les traditions, surtout de détail,
utiles, indispensables, s’étaient dangereusement effacées.
Depuis quinze ans on a beaucoup écrit ; mais on a fait des livres. Ils
ont déroulé l’histoire de la guerre, l’ont rappelée aux généraux et la
modeste instruction du cavalier en campagne à peu gagné à leur
lecture.
J’en excepte un petit nombre d’écrits et entre autres ceux de M. le
général Laroche-Aymon, qui vraiment cavalier léger, a fort utilement
ajouté aux instructions de Frédéric. Il est dommage que cet officier
général, dont les ouvrages ne sont que le résumé de ses judicieuses
observations sur le vrai terrain, n’ait pas fait une complète théorie
élémentaire du cavalier en campagne ; théorie qui fut devenue règle
et livre classique, et qui eut ainsi comblé la lacune que chaque chef
de corps cherche, aujourd’hui que la nécessité est là, à remplir de
son mieux.
En attendant cet ouvrage que je désire ardemment, pressé par la
guerre qui semble s’avancer à pas de géant, prenant pour base ce
que vous avez appris en paix, puis fouillant dans les souvenirs que le
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