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sous le pont, quelque quinze ans. Quinze ans, pour lui c’était hier. Quand
sur la Piazza San Marco à Venise Andrea après une chute s’était fait
soigner par lui alors que ses parents étaient distants de plusieurs dizaines
de mètres. Jacqueline l’avait remarqué : ce geste qui sauve, pour les
premiers soins, elle tenait la jambe de l’enfant et lui avec son mouchoir
propre et l’eau de sa gourde, nettoyait la blessure en lui disant :
- Come ti chiamo et le garçonnet de répondre en faisant la grimace :
- Andrea le soigneur ajouta :
- Io sono Nino et ensuite après avoir bandé la jambe de son mouchoir :
- Ecco te lo regalo ce qui veut dire : « voilà, je t’en fais cadeau ».
Nino avait remercié la gentille demoiselle, c’était une jolie fille
d’expression française. Ses lunettes lui donnaient un visage très attirant,
ses cheveux couleur blé mûri au soleil pendaient jusqu’aux épaules et
recouvraient le dessus de son chemisier bleu-ciel qui tranchait à partir
de la taille sa jupe rouge. Une de ces filles bien de sa personne et
distinguée.
Pour lui, cela s’arrêtait là. Quand après la visite des lieux, cette même
demoiselle l’accosta pour lui demander de changer d’objectif de son
Canon.
- Euh, pardon ! Pouvez-vous m’aider ? Elle voulait qu’on lui place un
135 mm au lieu du 50 déjà fixé pour pouvoir prendre toute la basilique.
Il ne pouvait refuser, aussi sentait-il qu’il était repéré.
- Je me nomme Spartaco, mais on m’appelle Nino, c’est moins
compliqué
- Enchantée, moi c’est Jacqueline. Il apprit lors de cette rencontre qu’elle
était liégeoise vivant à Bruxelles et qu’elle travaillait comme assistante
sociale.
Depuis ce périple italien, ils ne se sont plus quittés et se sont donnés l’un
à l’autre devant Dieu.
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