Page 18 - l_arche_de_zoe
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Décidément le téléphone arabe fonctionne mieux que nos
encombrants téléphones satellites !
Brusquement, vers 11h30 les choses s’animent. Nous sommes
encadrés brutalement par les policiers et les militaires qui
insistent afin qu’on leur remette nos passeports et téléphones
portables. Très perspicaces, ces agents de la force publique
viennent sans doute d’imaginer, qu’éventuellement, nous
pourrions contacter nos familles en France, ce qui pourrait nuire
à leur enquête. Moins perspicaces que moi en tout cas car il y a
belle lurette que mon portable avait rejoint le fond de mon
caleçon, trouvant dans cette chaude intimité, une certaine
autonomie libertaire qui se révélera bien utile les prochaines
semaines. Émilie aura également le réflexe de dissimuler le
sien…
C’est peu après que nous voyons avec angoisse les gendarmes
entasser les enfants dans des véhicules, puis partir sur les
chapeaux de roue pour une destination inconnue.
Nous n’apprendrons, qu’en fin de journée, qu’ils ont été emmenés
à l’orphelinat d’Abéché, ce qui nous rassure un peu car nous
connaissons le responsable. Nos médecins l’avaient rencontré au
début de la mission. Le voyage n’a certainement pas été des plus
confortables vu le nombre de véhicules affectés à ce transport.
Les enfants ont dû être embarqués à plus de vingt par 4x4 ! Il est
vrai qu’ils n’étaient pas très épais nos enfants et qu’en forçant un
peu sur les portes arrières, la force publique tchadienne a
certainement gagné quelques précieux centimètres de banquettes !
Nous sommes regroupés sur la terrasse du bureau du commissaire
de police d’Abéché.
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