Page 16 - l_arche_de_zoe
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enfants par leurs questions souvent posées dans un dialecte
étranger pour eux. Pire encore, certains commencent à leur retirer
les pansements, les vrais et les placebos. Certains policiers s’en
donnent également à cœur joie, ce qui ne peut qu’encourager tous
ces pseudos enquêteurs à continuer leur besogne répugnante. Je
suis à deux doigts de craquer, des idées de meurtre me traversent
l’esprit !
Nous n’arrêtons pas de protester auprès des officiers et du
commissaire afin qu’ils fassent cesser ces comportements, mais,
devant l’ardeur déployée par les gradés qui ne valent pas mieux
que leurs subalternes, nos tentatives restent vaines ou si peu
suivies de faits, que lorsque cela se calme d’un côté de la cour,
cela reprend plus loin.
Pendant la majeure partie de la matinée, notre temps est occupé
à tenter d’écarter ces fous furieux des enfants et à la fin, je
n’hésite même plus à en bousculer certains, bien décidé à leur
faire comprendre que cela a assez duré. Visiblement, devant mon
obstination, un commandant sent que les choses risquent de mal
tourner et réagit. Enfin, ses hommes commencent à les repousser
vers la sortie du commissariat.
Vers 10h00, Éric, Émilie et Doudou reviennent avec une cohorte
de personnages, tous aussi galonnés les uns que les autres, ainsi
que de nombreux civils. Visiblement quelque chose cloche car
leurs visages sont tendus. Éric est emmené dans une pièce où
l’attendent de nombreuses personnes. Par les brides des
discussions qui nous parviennent par les fenêtres ouvertes, nous
entendons qu’il est pressé de questions pleuvant de toutes parts,
et qu’il n’a même pas le temps de répondre. C’est un véritable
traquenard !
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