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membre de « Children Rescue » tenu à la discrétion, par sécurité
vis-à-vis du Soudan. Ces partenaires tchadiens, membres à part
entière de « Children-Rescue », au même titre que les personnels
français, auraient dû être dans la confidence. Phil et moi-même en
parlions souvent, cette retenue nous gênait, la crainte d’une
gaffe limitant nos échanges.
Il est maintenant 5h15, il est temps d’aller retrouver nos petits
fauves qui dorment dans le centre éducatif où ils ont été regroupés
hier soir.
Après un petit déjeuner à base de barres de céréales et de pain,
nous faisons monter les enfants dans les véhicules. Nous avions
prévu de les faire embarquer par groupes de douze, chaque
groupe habillé d’une tenue bien distincte, mais très rapidement les
enfants décident de se regrouper par affinité, entre eux et avec les
conducteurs. Après que chaque responsable de véhicule ait
compté ses passagers, nous fermons les portes des véhicules.
Cette opération que nous avions évaluée réalisable en une heure
se déroulera, en fait, beaucoup plus rapidement devant l’ardeur
des enfants à y participer. Il est 5h30, il nous faudra attendre ainsi
jusqu’à 6h00 pour quitter le centre car la ville d’Abéché est
toujours sous couvre-feu.
Nadia profite de ce temps pour distribuer les médicaments,
dispenser quelques soins, changer les pansements, et à la
demande d’Éric, en faire des faux, action qui, nous le verrons plus
tard, hors contexte, sera mal interprétée. En fait, face à la
nécessité d’occuper les enfants encore de longues minutes et à
leur insistance, nous entamons une séance de déguisements à base
de pansements, transformant certains en blessés de guerre. Le
plus difficile est de gérer la déception de ceux qui ne sont pas
déguisés !
Émilie, quant à elle, surveille du coin de l’œil les fumeurs
invétérés que nous sommes, surtout Phil et moi, pour que nous ne
fumions pas dans les véhicules à proximité des enfants ! Doudou

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