Page 17 - Avant-postes de cavalerie légère
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PRÉFACE DU GÉNÉRAL WEYGAND
Jadis à Saint-Cyr, le candidat cavalier admis dans la section de
cavalerie recevait, en même temps que les règlements de l’arme, un
petit volume : LES AVANT-POSTES DE CAVALERIE LEGERE,
SOUVENIRS, par F. de Brack, officier d’avant-postes sous les
généraux Lasalle, Montbrun, Pajol, Colbert, Maison et officier de l’ex-
garde impériale.
En se présentant de la sorte, en se recommandant de tels maîtres, le
général de Brack illustrait d’avance sa déclaration qu’il n’est de
complète instruction du combat que sur le champ de bataille.
Relisez de Brack ; non seulement vous y prendrez plaisir, mais vous
en tirerez profit. Quoi ? Du profit à relire le livre d’un cavalier mort
depuis plus de cent ans, au cours d’un conflit d’où le cheval vient
d’être expulsé si catégoriquement par le chat et l’avion ? Oui, certes !
C’est que, dans toute action de guerre, il y a des principes d’ordre
moral et d’ordre intellectuel qui ne vieillissent jamais.
Les chapitres sur le Chef en campagne, sur le Commandement et la
discipline, sur le courage et la lâcheté, sur le moral, sont écrits de
main de maître. Rien n’y est périmé et ils restent une parfaite école
de commandement. Les exemples cités sont des plus exaltants.
Ce qui s’adresse à l’esprit n’a pas moins de valeur. « Le tort des
théories, écrit de Brack, existe dans leur sécheresse. Le pourquoi
semblerait ne pas leur appartenir, et pourtant le pourquoi est l’âme de
notre action. » N’est-ce pas exactement le « de quoi s’agit-il » de
Foch ? Et, d’autre part, ce cavalier léger formé sur les champs de
bataille et qui professe « que la guerre seule apprend la guerre, »
proclame qu’apprendre est chose absolument indispensable en
temps de paix. « En fait d’instruction, dit-il, on est riche au jour de
l’application que lorsqu’on est trop riche ». Dans ce grand jour il est
trop tard pour apprendre. Ne retrouvons-nous pas là encore les
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