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— Je cherche du travail.
— Eh bien ! Ne cherchez plus, vous en avez ! Oh, ce ne sera
pas un emploi de tout repos. Si le travail ne vous fait pas peur,
nous nous entendrons. Comme je désire avant toute autre
chose avoir la paix chez moi, je vous présenterai donc comme
ma femme pour le respect de la bienséance, il va de soi.
Acceptez-vous ? demanda François Robert en se penchant
légèrement vers Julia de manière à ce que les oreilles
indiscrètes restent sourdes au contrat d’éthique oral.
Julia acquiesça sans broncher. Elle aurait tout accepté de cet
homme enfin presque tout. Au début, la nouvelle madame
Robert et son fils Quentin furent accueillis à bras ouverts par
l’entourage proche et peu nombreux de celui-ci. François
Robert, d’esprit aussi sage et posé qu’un homme d’âge mûr,
avait tout d’un philosophe. Il était de ces humains intelligents
et respectueux des autres. Il expliqua le soir même à Julia la
philosophie de sa vie : libère ton cœur de la haine, libère ton
esprit des inquiétudes, vis le plus simplement possible, donne
beaucoup pour recevoir peu, attends moins des autres en
retour mais ne te sous-estime jamais.
Un an plus tard, François et Julia s’unirent pour le meilleur.
François reconnut Quentin comme son fils légitime et seul
héritier de tout ce qu’il possédait. Malheureusement, il
décèdera dix années plus tard laissant ainsi à sa femme Julia
un corps de ferme comprenant une maison d’habitation, deux
bâtiments et une cinquantaine d’hectares en propriété.
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