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                                      Quentin, Julia


            1976. La sécheresse sévissait depuis un mois déjà offrant aux
            yeux éblouis par tant de luminosité, une terre crevassée et  un

            ciel désespérément bleu azur. Certes, de temps à autre, il se
            paraît de jolis stratocumulus blancs, mais c’était juste pour le
            fun. Toujours pas de pluie au programme de la journée…
            demain  nous  pleurerons  si  vous,  les  terriens,  êtes  sages,
            ironisaient-ils en changeant de forme à chaque instant.

            Pour l’heure, la clémence du ciel permit à Quentin Robert de
            rentrer sa récolte de blé et d’orge avec quinze jours d’avance
            par rapport aux autres années. En prime le rendement et la

            qualité des grains des céréales étaient au rendez-vous. C’était
            même sa plus belle récolte. Quentin avait deux casquettes :
            employé  dans  une  société  de  vente  d’engins  pour  les
            entreprises  du  bâtiment  :  tractopelles,  grues  de  chantier,
            chargeurs, bulldozers… ainsi que le petit outillage. Le reste
            du temps, il était son propre patron travaillant sur la ferme
            Au bon vivre que son père François Robert, décédé voilà
            bientôt dix ans, avait légué en usufruit à sa mère Julia.

            Un  domaine  composé  d’une  cinquantaine  d’hectares  en
            propriété, d’un corps de ferme et divers bâtiments implantés
            en rase campagne loin de toute agglomération urbaine ou
            communale. Ce travail d’agriculteur assurait à Quentin et sa
            mère Julia un revenu financier satisfaisant. Ils se contentaient
            du minimum requis vivant presque en autarcie.



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