Page 3 - Mise en page 1
P. 3
Un
Quentin, Julia
1976. La sécheresse sévissait depuis un mois déjà offrant aux
yeux éblouis par tant de luminosité, une terre crevassée et un
ciel désespérément bleu azur. Certes, de temps à autre, il se
paraît de jolis stratocumulus blancs, mais c’était juste pour le
fun. Toujours pas de pluie au programme de la journée…
demain nous pleurerons si vous, les terriens, êtes sages,
ironisaient-ils en changeant de forme à chaque instant.
Pour l’heure, la clémence du ciel permit à Quentin Robert de
rentrer sa récolte de blé et d’orge avec quinze jours d’avance
par rapport aux autres années. En prime le rendement et la
qualité des grains des céréales étaient au rendez-vous. C’était
même sa plus belle récolte. Quentin avait deux casquettes :
employé dans une société de vente d’engins pour les
entreprises du bâtiment : tractopelles, grues de chantier,
chargeurs, bulldozers… ainsi que le petit outillage. Le reste
du temps, il était son propre patron travaillant sur la ferme
Au bon vivre que son père François Robert, décédé voilà
bientôt dix ans, avait légué en usufruit à sa mère Julia.
Un domaine composé d’une cinquantaine d’hectares en
propriété, d’un corps de ferme et divers bâtiments implantés
en rase campagne loin de toute agglomération urbaine ou
communale. Ce travail d’agriculteur assurait à Quentin et sa
mère Julia un revenu financier satisfaisant. Ils se contentaient
du minimum requis vivant presque en autarcie.
7