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Sur des pétales de roses
De retour à son abri situé dans un antre d’ermitage, Pierre
s’assoit et voit dans les rayons du Soleil, tout juste apparent, la
chevelure de Nina.
Il tient tendrement son cheveu en ses mains.
Il s’allonge ébahi, ébloui et rêve d’elle.
Ses yeux sont de la douceur du regard amoureux.
Il ne sait que faire.
Il ne peut continuer de rester là ; il veut la revoir. Mais où ?
Comment ? Qui est-elle ? Quel prénom peut-elle porter ?
Sous ces mystères aussi intrigants que son amour naissant,
il attrape un cahier où il dépose le cheveu.
Puis il prend sa plume pour coucher sur la page blanche des
mots semblables à cette douce vision, tissant son verbe avec son
cheveu angélique.
Il y écrit :
« Ô merveille tombée des cieux,
Blondeur tendre de Grâce,
Doux mouvement gracieux,
De qui, de quoi es-tu la trace ?
Empli de lumière* claire,
Tu es l’allure du précieux,
En toute ta course, silencieux,
Et tu voltiges pour me plaire. »
Pour la première fois il n’avait fait de proses mais des vers
classiques qui lui étaient venus d’un seul coup.
Puis il continua :
« La plume sur des pétales de roses,
Je t’écris, j’ai oublié toutes les proses,
Et par toi ô merveille
Tout mon amour s’éveille. »
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